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A l'exception de quelques consciences qui ont élevé la voix, (ces) massacres sont totalement l'oeuvre de l'Occident", a lancé le chef de l'Etat turc, lors d'un "meeting de soutien à la Palestine" qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes sur l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul. Dans un discours virulent à leur encontre, le chef de l'Etat turc a interpellé les puissances occidentales en les soupçonnant de "créer une atmosphère de croisades" contre les musulmans.
"Je le demande à l'Occident: allez-vous créer une nouvelle atmosphère de croisades à l'encontre du Croissant?", emblème de la religion musulmane, a-t-il martelé. "Chacun sait qu'Israël ne peut pas faire un pas sans eux", a-t-il enchaîné, en reprochant aux grandes puissances occidentales de n'avoir pas appelé à un cessez-le-feu.
"Vous avez pleuré les enfants tués en Ukraine, pourquoi ce silence face aux enfants tués à Gaza?", a-t-il lancé. Assurant que 1,5 million de personnes assistaient au meeting, il a accusé Israël de "crimes de guerre". "Israël, nous vous déclarerons devant le monde entier criminels de guerre", a-t-il dit: "Israël, vous êtes les occupants, les envahisseurs".
"Bien sûr, chaque pays a le droit de se défendre, mais où est la justice? Ce qui se passe à Gaza n'est pas de l'autodéfense mais un massacre", a poursuivi le président turc. Le ministère turc des Affaires étrangères a quant à lui publié un communiqué accusant Israël de "commettre un crime contre l'humanité devant le monde entier sans même tolérer la critique et la condamnation".
Ces déclarations ont conduit Israël à rappeler ses diplomates en Turquie. "Etant donné les graves déclarations en provenance de Turquie, j'ai ordonné le rappel des représentants diplomatiques afin de réévaluer les relations entre Israël et la Turquie", a annoncé le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen samedi soir sur X (anciennement Twitter).
Israël avait déjà demandé le 19 octobre dernier à ses diplomates en poste en Turquie de quitter temporairement le pays par "mesure de sécurité". Selon une source diplomatique turque, tous les diplomates israéliens ont quitté le pays le 19 octobre. "Il est difficile de comprendre à qui Cohen a demandé de revenir", a déclaré cette source.
Le président Erdogan a également appelé les Israéliens au "dialogue": "Ecoutez nos appels au dialogue, faites un pas dans la bonne direction pour vous et vos enfants. Nous pensons qu'il n'y aura pas de perdants à une paix juste", a-t-il dit. M. Erdogan a dans les jours précédents durci son ton à propos des bombardements menés par Isräel à Gaza.
Il avait annoncé mercredi renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël et stigmatisé l'incapacité des Occidentaux à arrêter la guerre à Gaza, où plus de 8.000 Palestiniens ont été tués. "Le Hamas n'est pas un groupe terroriste, c'est un groupe de libérateurs qui protègent leur terre", avait-t-il dit, s'attirant les foudres d'Israël.